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L'humidité constitue un risque certain pour votre
équipement. Avec le temps, l'humidité causera de la corrosion dans les
circuits, de l'oxydation dans les
mécanismes et même des champignons entre les éléments optiques. L'air ambiant
finit toujours par entrer dans votre appareil par les différents orifices
et
fentes autour de votre équipement, car à moins de pouvoir littéralement le
lancer à l'eau, votre appareil N'EST PAS ÉTANCHE. Cet air contient
toujours
un certain taux d'humidité et si la température de cet air humide vient
graduellement à s'abaisser jusqu'à un certain point, il y aura condensation,
c'est ''le
point de rosée''. Le point de rosée est par définition la
température à laquelle on doit abaisser un volume d'air pour y atteindre un
taux d'humidité de 100%.
A l'inverse, plus l'air se réchauffe plus elle peut
dissoudre facilement l'eau, comme le sucre dans le café.
Ci dessous, circuit de caméra altéré par de l'oxydation, ce
qui l'a rendu économiquement irréparable.
Le
calcul de l'humidité dans l'air représente la masse d'eau dissoute dans
un volume d'air à une température donnée pour un taux d'humidité
affiché et le
tableau ci dessous illustre la quantité d'eau, en gramme, que doit dissoudre un mètre cube
d'air pour atteindre un taux d'humidité de 100%. Ainsi, on y
apprend
qu'un mètre cube d'air à 32°C peut dissoudre près de 34 grammes d'eau.
Le même volume d'air mais cette fois à - 15°C, n'en dissout que 1,6
gramme!
Masse d'eau en
gramme présente par mètre cube d'air à 100% d'humidité
Prenons par exemple la situation suivante, vous
quittez votre maison à 20°C avec un taux d'humidité de 70% pour faire de la photo
à l'extérieur ou la
température est à - 2°C, une situation tout à fait
courante. Maintenant, à 70% d'humidité et à une température de 20°C, un mètre
cube d'air dissout
environ 12 grammes d'eau soit 70% X 17.3 = 12. Selon le
tableau ci dessus, on atteindra 100% d'humidité et donc, le point de rosée vers
14°C et il
y aura donc obligatoirement condensation à l'intérieur de votre
équipement et ce, bien avant le - 2°C prévu pour votre sortie. Même chose
à votre
retour, en entrant à l'intérieur vous verrez apparaître une
condensation autour de votre caméra froide au contact par convection de l'air
chaud intérieur
de la maison.
Notez que la même situation s'applique au retour d'un voyage dans le sud dans
un pays chaud à 32°C avec un taux d'humidité de 70%, ce qui représente
un point
de rosée à 25°C. Encore une fois, votre équipement subira à votre retour à la
maison ( 20°C ) de la condensation interne qui, avec le temps,
amorcera
corrosion, oxydation etc...
Que faire?
Pour passer de l'extérieur vers l'intérieur, l'idéal serait de préalablement
enfermer votre appareil dans un sac de plastique lorsque vous êtes toujours à
l'extérieur et ainsi laisser votre appareil reprendre la température intérieure
en le laissant dans le sac de plastique, ce qui empêchera la condensation
de
l'air chaud et humide sur votre appareil. Voyons comment, Si l'air extérieur
à -2°C affiche lui aussi un taux d'humidité de 70%, cela signifie que cet air
ne contient que 2,9 grammes d'eau par mètre cube d'air soit 70% X 4,217 = 2,9.
Ce résultat correspond à un taux d'humidité de 16% à 20°C, ce qui
est très peu.
En fait, l'air de l'extérieur n'étant déjà pas à 100% d'humidité, elle ne peut
simplement pas produire de condensation sur votre appareil en
se réchauffant,
bien au contraire.
Pour passer de l'intérieur vers l'extérieur plus froid, il n'y a rien à faire,
il y aura condensation tel que dans l'exemple ci haut mentionné. Il y a tout
simplement
trop d'eau dissoute dans l'air de votre appareil et le seul moyen
c'est de ''pomper'' cet air à l'extérieur et de le remplacer par de l'azote. Il
sagit de placer
votre équipement dans un caisson étanche pour ensuite le pomper
et ainsi faire le vide et de remplir à nouveau mais avec de l'azote. Ce système
est si efficace
qu'il nous a déjà permis de retirer la buée formée à
l'intérieur d'un objectif sans même le démonter. Nous avons développé cette
technologie suite à une certaine
demande en ce sens de la part de clients qui
voyagent régulièrement au Costa Rica ou dans d'autres pays chauds et humides.
Naturellement, avec le temps,
l'air ambiant et humide finira par reprendre
place à l'intérieur de votre équipement, mais même un air humide à 100% se
diluera avec un air sec pour voir son
taux d'humidité chuter à 50%.
Je me souviens, entre autre, avoir vu un documentaire du National Geographic
concernant une expédition de plongée sous-marine sur une épave en mer
Baltique
durant l'été. A la surface, l'air était chaud et humide, mais sous l'eau
la température n'était que d'environ 3°C et il y avait donc de la buée qui se
formait sur le hublot de la caméra sous-marine et ce, au fur et à mesure que la
température à l'intérieur du caisson s'abaissait de +25°C à + 3°C. A chaque
fois, l'équipe remontait à la surface pour tenter de chasser la buée avec un
séchoir à cheveux. Ils ne faisaient qu'élever la température pour ainsi
dissoudre
cet eau dans l'air ambiant ''réchauffé'' mais sans l'éliminer, car
une fois retourné sous l'eau, la buée se reformait inévitablement et on
comprend maintenant
pourquoi.
Ci dessous, le propriétaire de cette caméra m'a assuré que
son appareil n'a jamais reçu d'eau directement, il s'est juste promené sur
la plage, ce qui aura
été amplement suffisant pour condenser de l'humidité, par
effet de capillarité, aux endroits propices tel que les réseaux de connecteurs
et ainsi, amorcer de la
corrosion dans les circuits.
Ci
dessous, on constate la moisissure qui s'est formée à cause de
l'humidité qui s'est condensée sur le réseau
de connections
du capteur CCD de cette caméra. Encore une fois, cette caméra n'est
jamais tombée à l'eau.
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