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Le sténopé:
Les premières façons de former une image par
projection sur un écran l'ont été en utilisant un petit trou qu'on appelle
''sténopé'', Ce petit trou amenait
les rayons de façon rectiligne de l'objet
vers l'écran au fond de la boîte en passant par ce petit trou. La netteté de
l'image dépendait du diamètre du
sténopé. plus le sténopé était petit, plus
l'image était nette, l'inconvénient était que cette netteté se faisait au
détriment de la luminosité de l'image. Ici,
la distance entre le sténopé et
l'écran correspond à la longueur focale, plus la distance est grande plus
l'image sera grande aussi, le diamètre du sténopé
lui, correspond à l'ouverture
du diaphragme. Un sténopé de 1mm de diamètre avec une distance de 100mm de l'écran
correspond à f 100! Avec une
telle ouverture on comprend vite les limitations
de cette technique de prise de vue, cependant, beaucoup d'amateurs exploitent
cette technique et
récoltent des résultats impressionnants mais avec des temps
de poses de l'ordre de quelques secondes même en plein jour.
Nous
pourrions augmenter le diamètre du sténopé pour en augmenter la
luminosité mais cela aurait pour effet de permettre à un point
lumineux, de l'objet
à photographier, de pouvoir diffuser sur une plus
grande surface de l'écran engendrant ainsi une image plus floue.
On peut maintenant avantageusement remplacer ce
sténopé par une simple loupe. Cette loupe focalisera une image sur l'écran avec
l'avantage d'une
beaucoup plus grande luminosité tout en demeurant très nette.
Tous le monde a, un jour ou l'autre, utilisé une loupe pour concentrer les
rayons du soleil
sur un morceau de bois ou de papier pour le voir se consumer.
Pour ce faire on devait ''faire le focus'', c'est à dire avancer et reculer la
loupe par rapport
au morceau de bois jusqu'à ce qu'on obtienne un petit point
lumineux qui brûlait le bois. Ici, la distance idéale de la loupe, correspondait
à la longueur
focale de celle ci et le diamètre de la lentille divisée par la
longueur focale correspond à l'ouverture maximum. Une loupe d'un diamètre de
100mm avec
une longueur focale de 200mm aura une ouverture de f 2, mais si
cette loupe avait un diamètre de 50mm au lieu de 100 pour une même longueur
focale
de 200mm, alors l'ouverture de cette loupe ne serait plus que de f 4 .
L'image du soleil sur le morceau de bois aurait la même hauteur mais serait 4
fois
moins lumineuse donc moins chaude.
La longueur focale:
Un objectif n'est rien d'autre qu'une loupe à laquelle on a ajouté d'autres
éléments optiques pour en augmenter la qualité. Tous les objectifs ont une
longueur
focale qui produira une image d'autant plus grande que cette longueur focale
sera élevée, et ce, de la même façon qu'on reculera un projecteur
pour profiter
d'une plus grande image projetée. La focale d'un objectif dit ''normal''
correspond à peu près à la diagonale de l'écran utilisé qui recevra
différent
formats de film ou de capteur, on désignera cette surface d'écran comme étant
le ''plan film''. Maintenant, dans le cas d'un appareil 35mm, le
plan film est
de 24mm X 36mm, donc la diagonale correspond à environ 44mm ce qui fait d'une
50mm, un objectif dit ''normal''. Plusieurs caméras
numériques possèdent un
capteur de 16mm X 20mm, donc dans ce cas la diagonale sera d'environ 26mm
reléguant notre 50mm au niveau d'un petit
télé objectif. Cependant, si on
devait utiliser cet objectif de 50mm avec une pellicule de format 120 dont la
surface utile est d'environ 55mm X 55mm
et qui aura donc une diagonale de
près de 80mm, alors maintenant cet objectif correspondra à un grand
angulaire. Ici, tout est une question de surface
utile du plan film. Plus la
diagonale du plan film sera grande, plus l'objectif aura à couvrir un angle
d'autant plus grand.
L'ouverture:
Un autre aspect important de l'objectif est son ouverture maximum qui n'est
rien d'autre qu'un rapport mathématique de la focale sur son diamètre. Un
objectif de 50mm f 2 aura un diamètre de 25mm. De même, un objectif de 100mm f
2 aura un diamètre de 50mm. Ici, il faut comprendre quelques notions
de
physique comme le fait que l'intensité d'un rayonnement, comme la lumière, est
inversement proportionnel au carré de la distance. Si je prend une lampe
de
poche qui éclaire un mur à 2 mètres de distance produisant un cercle de lumière
d'environ 1 mètre, et que je la recule à 4 mètre, le cercle de lumière au
mur
aura maintenant un diamètre de 2 mètres. Ce cercle aura doublé en diamètre et
sa surface au mur aura donc quadruplée, c'est à dire que chaque unités
de
surface reçoit maintenant quatre fois moins de lumière.
Ci dessus, un mécanisme de diaphragme avec son circuit de contrôle, provenant d'un objectif 300mm.
C'est
la même chose pour un objectif de 50mm f 2 avec un diamètre de 25mm qui
apportera une certaine quantité de lumière au plan film. si cet
objectif
était de 100mm mais avec le même diamètre de 25mm, on aurait
alors f 4 ( 100 / 25 = 4 ) , ainsi, on aurait encore 4 fois moins de
lumière au plan film.
Cependant, si on double le diamètre de cet
objectif , le faisant passer de 25mm à 50mm, on multiplie ainsi sa
surface par 4 lui permettant de collecter
4 fois plus de lumière vers
le plan film et sa nouvelle ouverture est maintenant de 100mm / 50mm =
f 2. Tous les objectifs utilisés à une ouverture
équivalente laissent
tous passer une quantité égale de lumière au plan film! Ce qui signifie
qu'un objectif de 28mm utilisé à f 8 et un autre objectif de
200mm lui
aussi utilisé à f 8, laisseront passer une quantité égale de lumière au
plan film.
Ci dessus, une explication simple des rayons
lumineux traversant une lentille. Au centre à l'horizontale, c'est l'axe
optique qui passe par le centre de
la lentille. A droite de la lentille, c'est
le coté objet et à gauche le coté image. De chaque cotés de la lentille se
trouvent les foyers primaire et secondaire,
la distance entre le foyer et la
lentille c'est la longueur focale. Il est à noter que l'image formée ici ne se
situe pas au foyer de la lentille mais bien légèrement
au-delà de celui-ci,
ceci étant du au fait que l'objet focalisé se trouve à une distance
relativement rapprochée et non à l'infini comme dans le cas d'un
paysage
éloigné.
De part et d'autre de la lentille se trouvent les
plans de netteté objet et image. Ils représentent, du coté objet, l'endroit ou
se situe l'objet à photographier
et du coté image l'endroit ou se produira une
image nette. A une distance donnée d'un objet, la zone située en deçà et au
delà du plan de netteté image
sera graduellement floue dépendamment de
l'ouverture du diaphragme qui conférera une profondeur de champ plus ou moins
grande. Ici, les plans de
netteté sont perpendiculaires à l'axe optique.
Bascule:
Pour des raisons techniques, il peur être utile de basculer le plan de
netteté pour ainsi profiter d'une profondeur de champ apparente beaucoup plus
grande. En fait, il n'en sera rien car cette profondeur de champ qui se voulait
en avant et en arrière du sujet à la verticale en suivant l'axe optique, se
trouve maintenant de haut en bas mais demeurant presque perpendiculaire au plan
de netteté objet. Cette technique est majoritairement utilisée par
des caméras
de type '' chambres '', mais certains grands manufacturiers tel que
Canon, offre des objectifs capables de telle possibilités.
Ci
dessous, avec un Hasselblad Flex Body et un objectif Planar 2.8 / 80mm,
l'utilisation de la bascule a permis cette prise de vue à une ouverture
de f 4.
Toujours
avec un Hasselblad Flex Body et un objectif Planar 2.8 / 80mm, une
bascule un peu plus prononcée a permis cette prise de vue à une
ouverture
de seulement f 5.6. Les feuilles mortes au bas de l'image
n'étaient qu'à environ 30 cm de l'objectif et sont pourtant aussi
nettes que le quai à l'arrière plan.
Ci dessous, un adaptateur permettant de basculer sur un Nikon V-3 avec un objectif Nikon 50mm f 2
Ci dessous, une photo prise avec le Nikon V-3 et l'adaptateur et une 50mm 2, la photo a été prise à f 2
Décentrement:
Ici, il sagit de décentrer l'axe optique de l'objectif par rapport au
centre géométrique du plan film. Cette technique est utilisée entre autre, en
photographie
architecturale pour restaurer la rectitude des lignes parallèles
d'un bâtiment, qui autrement, convergeraient dans un sens ou dans l'autre. Ci
dessous, un
édifice photographié avec une caméra n'offrant pas les avantages du
décentrement nous donnera un résultat distorsionné étant donné qu'on aura pas
pu
conserver l'axe optique de l'objectif perpendiculaire à la façade de
l'édifice. La seule autre solution aurait été d'effectuer la prise de vue d'une
hauteur
correspondant à la moitié de la hauteur de notre édifice, ce qui n'est
pas toujours possible.
Ci dessous, un appareil avec la possibilité de
décentrer l'axe optique de l'objectif vers le haut , nous permet de
conserver cet axe optique perpendiculaire
à l'édifice, offrant ainsi un
résultat non distorsionné.
Ci dessous, un Hasselblad Flexbody en position de prise de vue normale
Ci dessous, le même Flexbody avec le dos de l'appareil décentré vers le bas.
Ci dessous, le Flexbody est maintenant en bascule.
La profondeur de champ:
Définition:
Lorsque la mise au point de l'objectif de la caméra est faite sur un sujet
donné d'une scène, les autres objets situés en deçà et au delà de ce sujet
principal
nous sembleront flous ou hors foyer et ce d'une façon proportionnelle
à la distance du sujet. Le sujet ou l'endroit en question ou on aura fait la
mise au point
s'appelle le plan de netteté. De la même façon, les objets les
plus près en avant et en arrière du plan de netteté nous sembleront
graduellement de moins en
moins flous jusqu'au moment ou ce flou sera si peu
perceptible qu'on pourra l'accepter comme étant net. Cette mince zone
s'appelle la profondeur de champ.
Les critères:
La profondeur de champ concerne donc cette mince zone en avant et en arrière du
sujet principal sur lequel on a fait la mise au point. Maintenant, l'étendue
de
cette zone peut varier en fonction de certains critères. En fait, il ne s'agit
que de deux critères qui sont l'ouverture du diaphragme et l'échelle de
reproduction.
Toute autre forme de critères que l'on vous suggérera ne seront
que des variantes de ces deux critères. Par exemple, vous entendrez souvent
qu'un objectif
grand angle a plus de profondeur de champ qu'un tété objectif.
En fait, c'est simplement parce que l'image formée par un grand angle est
beaucoup plus réduite
que celle formée par un télé, donc, avec le grand angle
on a simplement augmenté l'échelle de reproduction.
Ci dessous, l'image du sextan de gauche a été prise avec une focale de 18mm à f
4.5 alors que celle de droite a été prise avec une focale de 70mm toujours à
f
4.5. Dans les deux cas on a ajusté notre distance de prise de vue afin
d'obtenir le même cadrage dans le viseur, donc, la même échelle de
reproduction.
L'une d'entre elle vous semblerait-elle avoir davantage de
profondeur de champ que l'autre?
L'échelle de reproduction:
Qui n'a pas déjà observé une photographie d'un format important à une certaine
distance en s'apercevant qu'elle nous semblait de moins en moins nette au
fur
et à mesure qu'on s'en approchait. Même chose avec l'écran d'un téléviseur qui
ne nous semblera d'une netteté acceptable qu'au delà d'une certaine
distance.
Trop près, les défauts nous sautent aux yeux. Plus on agrandira une image ou
plus on regardera une image de près, moins elle nous semblera nette.
La hauteur
de cette image par rapport à l'objet réel représenté sur l'image s'appelle
l'échelle de reproduction.
Prenons par exemple un objet d'une hauteur de deux mètres que l'on
photographie plein cadre horizontal avec un appareil 24 X 36,
l'image au plan film aura
une hauteur de 24mm. Donc 2 mètres ou 2000mm ÷ 24mm nous donnera une échelle de reproduction de
83. Maintenant, si on répète l'expérience avec le
même sujet mais à demi
cadre seulement. Pour ce faire nous avons simplement doublé notre distance de
prise de vue. Cette fois, la hauteur de l'image au
plan film ne sera que de
12mm ce qui nous donnera une échelle de reproduction de 2000mm ÷ 12mm = 166.
En recadrant la deuxième image de façon à la présenter avec les objets de la même
dimension que sur la première, ces deux images nous sembleront identiques
à
l'exception que la deuxième image , celle avec une échelle de reproduction
de 166, nous présentera une profondeur de champ sensiblement plus grande que
celle avec une échelle de reproduction de seulement 83.
Ci dessous, deux images d'une oeuvre d'art, dont la hauteur représentée est
d'environ 120mm. Dans le premier cas, à gauche, la prise de vue a été effectuée
à l'aide d'un capteur de 16mm X 20mm dans le plan horizontal. La hauteur de
l'image est donc de 16mm, ce qui nous donne une échelle de reproduction de
120 ÷ 16mm = 7.5. Dans le second cas, à droite, en
doublant le recul, l'image au plan film est réduite à 8mm ce qui ramène
l'échelle de reproduction à1
20mm ÷ 8mm = 15.
Focale 50mm, ouverture f 4.5, échelle de reproduction de 7.5
Focale 50mm, ouverture f 4.5, échelle de reproduction de 15
Oeuvre de Valérie Genest
Un autre exemple ci dessous avec un sextan.
Focale
50mm, ouverture f 4.5, échelle de reproduction 6.5
Focale 50mm, ouverture f 4.5, échelle de reproduction 13
Donc,
plus l'échelle de reproduction sera grande, plus la profondeur de champ
sera grande aussi. On peut aussi penser aux images de caméras vidéo
amateur
que l'on regarde sur notre télé et qui semblent avoir une
profondeur de champ infinie. Ceci est dû au fait que les capteurs
utilisé dans ce genre de caméra sont
souvent d'un format que
de 4mm X 3mm, imaginez l'échelle de reproduction lorsque vous filmez un
édifice.
L'ouverture du diaphragme:
Le
deuxième critère qui influencera la profondeur de champ est l'ouverture
du diaphragme qui agira de la même façon que le sténopé mentionné au
haut de cette
page. Le croquis ci dessous nous démontre le parcourt des
rayons lumineux provenant d'un sujet traversant un objectif pour en
former une image. L'image nette
se situe là ou les rayons convergent au
même endroit en un point précis, de pars et d'autre de ce point, les
rayons se dispersent graduellement pour devenir de
plus en plus flous.
Le croquis ci dessous représente la portion image
agrandie du croquis précédent. On y reconnaît les rayons lumineux d'un
détail de l'objet photographié, qui
après avoir traversé
l'objectif, convergent en un point précis, c'est le plan de netteté. De
chaque côtés de ce plan de netteté, les rayons divergent ne laissant
graduellement
que des détails rendus imprécis et confus. Au sommet de l'image inversée se
croisent trois axes ou rayons dont un premier, noir, comme axe
de référence, un
deuxième, rouge, comme axe des rayons à ouverture restreinte et un dernier axe,
bleu, représentant le parcourt des rayons à grande ouverture.
Maintenant, plus
on recule ou on avance par rapport au plan de netteté, plus l'image sera floue
et, à une distance donnée, la divergence d'un axe rouge ou bleu
par rapport à
l'axe de référence noir nous démontre que la lumière se disperce sur une
surface circulaire donnée, c'est le cercle de confusion. Ici, on constate
que
le cercle produit par l'axe bleu à grande ouverture est beaucoup plus grand que
celui produit par l'axe rouge qui représente une ouverture plus restreinte.
Le
cercle rouge étant plus petit, les détails moins étendus qu'il représente nous
sembleront plus net que ceux du grand cercle bleu.
Ainsi, plus on fermera l'ouverture du diaphragme et plus on fermera l'angle de
convergence des rayons lumineux rétrécissant par le fait même la dimension de
notre cercle de confusion à une distance donnée.
A suivre....
.
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